nucléaire, une courte analyse de la politique allemande

La revue en ligne Novethic thématise la mobilisation antinucléaire en Allemagne. Sont évoqués d’une part la percée des Verts dans le sud de l’Allemagne ainsi que, comme exemple de militantisme, mes activités et actions antinucléaires. Je profite l’occasion pour vous donner une brève analyse personnelle de la politique nucléaire allemande suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon. Une analyse que je vais pouvoir approfondir et discuter ce week end puisqu’a lieu à Kassel une conférence antinucléaire.

La revue en ligne Novethic thématise la mobilisation antinucléaire en Allemagne. Sont évoqués d’une part la percée des Verts dans le sud de l’Allemagne ainsi que, comme exemple de militantisme, mes activités et actions antinucléaires. Je profite l’occasion pour vous donner une brève analyse personnelle de la politique nucléaire allemande suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon. Une analyse que je vais pouvoir approfondir et discuter ce week end puisqu’a lieu à Kassel une conférence antinucléaire.

La situation avant la catastrophe:

En 2001, la nouvelle a fait un temps la une de l´actualité. Des discussions entre gouvernants de la coalition rouge-verte au pouvoir de l’époque et industriels du secteur nucléaire ont donné lieu en 2001 au vote du dit “consensus de sortie du nucléaire” par le Bundestag. A ce propos, j’avais écrit pour la revue Sortir du nucléaire un article très critique intitulé « la vraie fausse sortie du nucléaire en Allemagne » et souligné les points suivants:

  • Le consensus a été discuté entre gouvernants et industriels du secteur, les populations et associations qui se battent contre le nucléaire depuis plus de trente ans n’ont pas eu voix au chapitre. Ce déni de démocratie est révélateur.

  • Une sortie du nucléaire d’ici 20 -30 ans, peut être à tout moment remise en cause en cas de changement de couleur politique du gouvernement. Une sortie sur le long terme à de grandes chances de n’en rester qu à l’effet d’annonce.

  • Aucune date précise n’a été fixée pour l’arrêt des réacteurs. Seule la quantité d’électricité nucléaire que les industriels ont le droit de produire a été fixée par la loi. La centrale de Stade a été arrêtée parce que non rentable, la centrale d’Obrigheim (la plus vielle !) a été arrêtée plus tardivement que prévu en 2005 (au lieu de 2002) suite à un report de quotas. Trois centrales auraient du être arrêtées avant les élections de 2009. Mais les industriels ont à nouveau joué sur les reports de quotas et les arrêts techniques pour faire durer leurs centrales au moins jusque dans la législature suivante. Depuis, la droite à autorisé les exploitants à allonger la durée de vie de leurs centrales… j’y reviens dans la suite de cet article.

  • Sous la coalition rouge verte, un nouveau réacteur est entré en divergence à Garching en Bavière (ce qui n’avait plus eu lieu depuis le début des années 80) sous couvert de recherche. Il utilise qui plus est de l’uranium hautement enrichi, matière hautement proliférante alors que l’Allemagne, conformément au Traité de Non Prolifération nucléaire, ne doit pas se doter d’armes nucléaires.

  • Le gouvernement rouge vert de l’époque a donné à la firme Urenco, responsables de l’usine d’enrichissement de l’uranium située à Gronau l’autorisation d’agrandir l’usine (de 2,5 fois la capacité actuelle!), l’uranium de Gronau est ainsi conditionné en barres de combustible à Lingen puis entre autre expédié vers la France. On sort du nucléaire chez soi mais participe à la prolifération mondiale quand même? J’appelle ca la politique de l’autruche!

  • Les transports d’uranium appauvri depuis l’usine de Gronau vers la Russie ont certes pris fin, mais ce n’est pas la politique politicienne qui y est pour quelque chose….mais bien le mouvement de résistance sur le terrain… j’y ai contribué par mes actions (reportage 1 , 2 )… Urenco a fini par céder à la pression de la rue … heu des rails.

  • Les autres transports de déchets nucléaires continuent et ce sont ceux qui s’y opposent et montrent ainsi la vulnérabilité de cette industrie, attirent l’attention sur le probléme des déchets nucléaires, qui sont criminalisés… je ne compte plus le nombre de procès et de gardes à vue à mon encontre (per exemple, 4 jours de garde à vue préventive en 2008 ).

Alors depuis 2006, eh bien les choses ont évolué comme je l’avais présenti. Beaucoup de personnes on voulu croire aux belles promesses et la pression de la rue (et des rails pour les trains nucléaires) a fortement diminué. La coalition conservateurs – libéraux arrivée au pouvoir en 2009 s’est empressé de voter l’allongement de la durée de vie des centrales… Le mot magique de la chancelière Angela Merkel, c’est « Brückentechnologie », littéralement technologie de pont. Cette expression signifie que le nucléaire serait une technologie de transition vers d’autres formes de production de l’énergie (et un exemple de ce que j’en pense…). En réalité, c’est une façon de forcer l’acceptance pour cette technologie. Alors depuis 2009, il y a un regain de mobilisation dans le mouvement antinucléaire. Depuis le début de la catastrophe au Japon il a atteint des sommets…. je vais y revenir…

Fukushima mahnt – Fukushima nous met en garde:

On me demande souvent ce que l’accident nucléaire au Japon change à la donne. En ce qui me concerne pas grand chose. Elle ne fait que donner raison aux antinucléaires qui depuis des décennies mettent en garde contre les dangers de cette industrie. Je continue le combat.

Alors oui, je me réjouis du fait que nous soyons des 100aines de milliers à manifester dans les rues ce Hambourg, Berlin, Munich ou Cologne. Et puis je constate que beaucoup de gens sont prêts à passer au niveau supérieur, nos actions de désobéissance civile ne choquent pas, elles sont même bien accueillies. Seulement, je me dis qu’il est bien dommage que les gens ne réagissent que lorsqu’il est quasiment trop tard. C’est plus confortable, de rester devant sa télé… d’attendre que les décisions viennent d’en haut. Pourtant, il est clair que la sortie du nucléaire est possible, si chacun y met du sien. Il s’agit de choix politiques. Oui tout un chacun peut peser dans la balance, s’il s’en donne la peine!

Alors évidement, du côté du gouvernement, on s’affole, si la population va aussi massivement dans la rue pour protester contre le nucléaire, il faut au moins donner l’impression qu’on agit… pour ne pas perdre trop de terrain lors des prochaines élections.

Le théâtre politique est digne des meilleurs scénarios. C’est à mourir de rire… sauf que l’objet de cette politique est sérieux… En décembre, le gouvernement Merkel votait l’allongement de la durée de vie des centrales nucléaires les plus vielles. En mars, suite à l’accident japonais, ces mêmes centrales sont mises à l’arrêt immédiatement par arrêté ministériel. Madame Merkel, physicienne, qui de son temps de ministre de l ‘environnement sous le gouvernement Kohl comparait des fuites radioactives à de la levure qui tombe à côté en faisant un gâteau, serait-elle devenue antinucléaire???? Évidemment, non… En fait il s’agit d’un moratoire de trois mois, le temps de vérifier la sureté des centrales allemandes – comme si ces monstres pouvaient être sûrs… la seule chose de sûre, c’est bien le risque!!! Une pseudo commission doit de surplus établir un rapport sur l’étique dans la politique nucléaire…. Vous n’y comprenez rien? Eh bien nous non plus, wir verstehen nur Bahnhof (littéralemnt nous ne comprenons que la gare). Der Schein trügt, dit-on ici: l’apparence trompe. On peut calmer le jeu par des effets d’annonce.

Alors bon, ca n’a pas l’air de trop marcher… Pour l’i
nstant les Verts qui raflent la mise… conne dans le Baden Wurttemberg ou les verts sont devenus le parti le plus fort. Faut-il s’en réjouir? Je suis sceptique… Je suis d’avis que sans la pression de la rue rien ne se passera vraiment. D’ailleurs la société civile intercepte la balle au vol! Une nouvelle campagne à été lancée…L’idée est de bloquer les sept centrales nucléaires dont Merkel à ordonné la mise à l’arrêt … dans trois mois au moment ou elles sont sensées, suite au moratorium, redémarrer…

Alors de tout cela et de plein d’autres choses, j’en parle dans différents conférences et réunions publiques:

Le 19 avril à Düsseldorf, le 1er mai à Trǵunc en Bretagne, je viens à l’occasion d’une projection débat à la foire bio alternative.  Le film documentaire les insurgés de la terre sera montré.

Et puis pour l’anecdote:

Hier, un monsieur âgé, a sonné à ma porte. L’installation solaire de ma roulotte l’intéressait. Alors je lui ai expliqué comment ca fonctionne, etc. Et nous en sommes venus au prix d’une telle installation: Alors oui, je lui ai dit que oui, c’est cher, que je ne l’ai pas payée seule, que je fais ca par idéalisme, pour vivre en accord avec mes idées… Mais au fond du compte, le prix c’est le résultat de choix politiques. Si le politique le voulait vraiment, il pourrait favoriser d’avantage les énergies renouvelables. Et puis si le prix de l’électricité nucléaire correspondait à son cout réel, le solaire nous paraitrait bien peu cher… de nombreux facteurs ne sont en effet pas prix en compte: Le coût de la gestion des déchets nucléaires sur des millions d’années, le coût pur la société des rejets quotidiens de radioactivité (en temps normal une centrale rejette de la radioactivité, chaque rejet contribue à l’augmentation des maladies liées à la contamination, même si cette ugemntation varie en fonction de la quantité). Et puis… le nucléaire est la seule industrie à ne pas avoir d’assurance qui couvres les dégâts en cas de catastrophe!!!! Une catastrophe nucléaire, on le voit au Japon, ca coûte des sous….

Eichhörnchen l ´ecureuille