escalade militante: Former des "multiplicateurs"

Ces derniers mois, j’ai fait à des fins militantes pas mal de voyages en France! Le train de nuit Hambourg-Paris, je connais par cœur! Le dur réveil à l’arrivée à Paris pour changer de gare aussi. Je dois dire que je préfère le calme de ma roulotte… Mais mes escapades en France étaient cependant fort intéressantes…

Ces derniers mois, j’ai fait à des fins militantes pas mal de voyages en France! Le train de nuit Hambourg-Paris, je connais par cœur! Le dur réveil à l’arrivée à Paris pour changer de gare aussi. Je dois dire que je préfère le calme de ma roulotte… Mais mes escapades en France étaient cependant fort intéressantes…

En févier, Arte m’a invitée à Paris à l’occasion de la diffusion du film les insurgés de la terre sur la chaine. C’était pas la grande action, mais l’occasion de faire passer un message et nouer des contacts. Au passage j’ai pu donner une interview qui est passée sur France Bleue. Suite à la diffusion du film, de nombreuses personnes m’ont écrit. Encouragements, critique, invitations à des conférences, etc. Ces réactions sont pour moi un engagement à continuer. Je n’ai pas réussi à répondre à tout le monde, mais j’ai eu avec certaines personnes un échange critique et constructif. D’autres messages m’ont montré que mon engagement les touchait ou bien les dérangeait ! J’aime déranger les esprits, empêcher de tourner en rond.

Pour le premier mai je me suis rendue à Trégunc sur une foire bio pour une projection débat à l’invitation de l’association Paresse qui avait pris contacte avec moi suite à la diffusion du film sur Arte. Je crois que le public a apprécié le film et l’échange. Le débat à été enregistré, si je me souviens bien… mais je ne sais pas si c’est quelque part en ligne…

Au passage… c’était l’occasion unique de rendre visite à ma sœur qui habite en Bretagne… Parce que 20h de train sinon, c’est pas raisonnable pour juste une soirée-débat!

Et puis en juillet, j’ai passé dix jours au Pays Basque.

Le but de mon voyage était de former… de futurs formateurs en escalade militante. J’appelle cela former des multiplicateurs. Il ne s’agit pas uniquement de transmettre savoir et expérience, mais aussi de donner aux participantEs les moyens d’être ensuite à leur tour formateur/trices. Je ne vais pas faire le voyage au Pays Basque à chaque fois que des militantEs veulent apprendre les techniques propres à la grimpe militante… Le but était donc d’aider à mettre une structure locale de formation en place.

Edification du tripode lors de l´altervillage

En Allemagne, nous avons cela à l’échelle fédérale. C’est un réseau informel de grimpeurs spécialistes de l’escalade militantE. Toutes les personnes qui ont été formées peuvent se faire inscrire sur une liste de diffusion mail. On y échange de façon très informelle idées et expériences – aucune organisation n’est derrière, même si beaucoup de personnes sont actives à Robin Wood, une assos qui prône la protection de l’environnement par l’action directe. Il y a une seconde liste pour les échanges entre « Trainers » c.a.d. formateurs. Pour être en mesure de former des gens à l’escalade militante il faut des connaissances et une pratique qui va au-delà d’une formation de base pour débutantEs! Les stages pour débutantEs durent 5 jours. Après ce stage les militantEs sont en mesure – au début en compagnie de personnes expérimentées – d’accrocher des banderoles sur des ponts, bâtiments, grands poteaux ou lampadaires. Ils-elles peuvent participer à des occupations d’arbres ou occupations de champs OGM à l’aide de tripods (grands trépieds qu’on installe au milieu du champ). Et, chose importante, les personnes sont capable de sauver un camarade coincé sur sa corde (techniques de sauvetage). Comme nous disons ici: On ne peut pas ne tomber qu’à moitié d’un arbre alors on n’apprend pas qu’à moitié à grimper.

Au Pays Basque, je m’y suis donc rendue à l’invitation de l’association Bizi! (en basque ca signifie vivre!) qui avec Attac a financé mon voyage. Nous avons consacré trois jours à la fameuse formation de multiplicateurs. Les participantEs avaient tous des notions d’escalade (c’était la condition pour le stage) mais pas ou peu ‘expérience en grimpe militante. Quand on use des techniques de l’escalade pour militer, on utilise beaucoup de techniques connues dans différents domaines spécifiques de la grimpe: Certaines techniques utilisés par les élagueurs, les montagnards, les marins ou bien dans le domaine industriel. D’autres techniques sont propres à l’escalade militante et ont été développées au fil des décennies. Une formation permet donc une mise à niveau des connaissances et un transfert de ces années d’expérience! Un grimpeur qui passe à l’action veut en général du matériel léger (pour grimper plus vite que la police!), pas trop cher (pour le cas ou il serait saisi par la police), polyvalent (on a par exemple une longe spécialement adaptée aux besoins…).

 La formation s’est bien passés, j’espère que ces connaissances seront bientôt mises à profit… qu’un petit réseau va se mettre ne place au réseau local. Et il y a surement beaucoup de personnes intéressés.

édification du tripode lors de l´altervillage

En même temps que le stage, il y avait l’altervillage d’Attac. Après les trois jours de formation très fatigants, j’ai pu participer à des ateliers et en proposer. Un gros tripode (trépied) a été érigé par les gens de l’altervillage (non sans mal , mais les gens étaient impressionnés par ce qu’il est possible de construire sans machine!). Ensuite j’ai organisé un atelier découverte de l’escalade militante sur le tripode et dans les arbres. Deux jours plus tard, une projection de films d’actions escalade (blocages de trains de déchets nucléaires, occupations d’arbres…) a suivi pour faire découvrir et donner des idées. Les ateliers ont été appréciés.
Et l’écureuille sera à nouveau de sortie formation en septembre. Ce sera une formation pour débutantEs en Allemagne cette fois-ci.

début de l’édification du tripode lors de l´altervillage