J’ai participé à ma façon aux manifestations de Blockupy la semaine dernière.
Avec des amiEs, nous avons escaladé le gratte-ciel nommé Skyper (dont le principal locataire est la banque centrale allemande) et accroché deux grosses banderoles sur lesquelles était inscrit « la capitalisme tue » et « Comment réagira la bourse, si l’homme disparait? »
Voici une galerie photos de l’action ainsi qu’un article traduit en français que j’ai écrit pour le journal anarchiste non-violent allemand GWR (Graswurzelrevolution) numéro 398 d’avril 2015.
Les actions et déclaration de la police et des médias avant les manifestations de Blockupy à Francfort le 18 mars dernier, ont fait monter de tension et produit les images d’émeutes dont les médias sont si friands. Les batailles de rue et les voitures brulées ont dominé les compte rendus de la presse qui ‘s’est cantonnée à rapporter tous ce qui nourris les sensations, elle a repris toutes les fausses déclarations de la police, sans rendre compte de la réalité et de la diversité du mouvement. La fausse déclaration de la police, selon laquelle 80 policiers ont été avec un acide corrosif a par exemple été reprise sans vérification. En fait, il s’agissait du gaz lacrymogène que les policiers avait lancé eux-mêmes. Il est en Allemagne extrêmement rare que la police utilise ce gaz. Lors de la conférence de presse de la police à la fin des évènements, le président de la police a fait l’air étonné d’une escalade de la violence que les autorités ont elles-même nourrie. Il ne s’agissait pourtant que de la suite logique de sa propre tactique de provocation : En 2013, la grosse manifestation de Blockupy avec plus 10 000 personnes a été bloquée par la police en raison de son aspect menaçant. Lors des débats devant le tribunal administratif de Francfort qui traitait ma plainte en janvier dernier, le président du tribunal a souligné que des para-pluie, des lunettes de soleil et des banderoles tenues sur le côté le long de la manifestation donnait un aspect menaçant à la manifestation, cela représentait un danger pour l’ordre et la sécurité publique. Avant les manifestations de Blockupy de 2015, les autorités ont continué a faire monter la pression : les manifestations annoncée ont été visées par des restrictions absurdes, la police a fait du quartier de la Banque Centrale Européenne une forteresse militaire. De façon à ce que les gens de pouvoir de ce monde puissent s’isoler de toute critique.
Même si les images à sensation de batailles de rue ont dominé les compte rendus de la presse, il n’en reste pas mois que le mouvement Blocupy était – comme les années précédentes très divers. Il y avait beaucoup de bonnes raisons pour participer au mouvement.
(License pour les photos et le text CC-By-nc-sa « eichhoernchen.fr », pour les photos 13, 14, 15 et 16 CC-By-nc-sa « Stephanie Hardtmann »)
Mon petit groupe d’action a choisi pour exprimer son opinion, un immeuble de banque dans le quartier de la gare principale. Malgré la présence policière, nous avons réussi à escalade le Skyper, un gratte-ciel dont le principal locataire est la Banque Centrale Allemande. Nous avons escaladé le bâtiment avec nos gros sacs à dos jusqu’au 13ème étage de l’immeuble et déroulé nos banderoles à une hauteur d’environ 50 mètres. Sur une banderole était inscrit « le capitalisme » tue, pour exprimer notre opinion de façon claire et concise. La seconde banderole grosse de 50m2 était vouée à faire réfléchir les gens avec son slogan sarcastique : « Comment réagira la bourse, si l’Homme disparait ? » L’Homme et l’environnement doivent être au centre de nos préoccupations, pas l’argent !
Nous avons expliqué le pourquoi de notre action dans un communiqué de presse, faisant référence à l’appel du mouvement climat à participer aux actions de Blockupy. « Nous protestons contre un système qui ne se maintient que grâce à une consommation de ressources toujours plus élevée. Cela provoque toujours plus de destructions de l’environnent et d’exploitation humaine. » Vide la décroissance !
Les gens qui se trouvaient dans leur bureau, ont dans leur ensemble eu une réaction positive, ils ont twitté des images prises depuis leurs bureaux, celles-ci se sont rapidement répandues sur le web. « des militants ont escaladé notre bâtiment et ont accroché des banderoles. Ils étaient courtois et à la fin ils ont tout remballé. Vous voyez, y pas besoin de mettre le feu à la ville » a dit la réceptionniste de l’immeuble à un journaliste. Le concierge de l’immeuble, lui, ne s’ait pas réjoui de l’action. Il a coupé du matériel en glissant un couteau à travers une fenêtre entre-ouverte – alors que nous étions à 50 mètres de haut ! La police a été informé des faits par une militante du groupe soutenait les grimpeurs depuis le sol. La police a fait son travail et est intervenue au près du concierge pour que celui-ci stoppe son action dangereuse et insensée.
Nous pouvions enfin nous reposer le la montée fatigante et profiter du soleil. Nous avions vue sur les nombreuses colonnes de voitures de police avec leurs gyrophare et sirène hurlante. Dans les rues, on ne voyait presque que des voitures de polices. Une fois de retour au sol, nous avons pu relâcher la tension, pas avant. Lorsqu’on escalade un gratte-ciel, in ne faut pas relacher son attention à la descente qui est aussi importante que la montée.
La police a noté nos identités et nous a informéEs qu’un locataire de l’immeuble avait porté plainte pour violation de propriété privée. A suivre, donc. Je n’en suis pas à ma première escalade de bâtiment, le skyper je l’ai déjà escaladé une première fois il y a six ans. Sur ma banderole était écrit « danser sur le nez du capitalisme » mais personne n’avait pu lire la banderole grosse comme un drap de lit. C’est la police qui avait cité la banderole dans un communiqué et – involontairement – fait connaitre la dimension politique de l’action. Je suis volontiers un récidiviste ! L’escalade est un moyen d’action très créatif, les tribunaux ne savent pas trop qu’en faire, les lois sont pas vraiment faites pour la troisième dimension : « Il est du point de vue du droit difficile de juger avec certitude, si ce comportent peut oui ou non être jugé comme une violation de propriété privée (§ 123 du code pénal allemand). L’intéressée n’a séjourné qu’à l’extérieur et n’avait pas l’intention de faire intrusion. Le §123 du code pénal allemand stipule que la personne doit faire intrusion dans un espace fermé ou clôturé, alors qu’elle n’en n’a pas l’autorisation. Il est difficile de dire, si une façade d’immeuble, qui n’a pas de protection anti-escalade, peut être considérée comme un espace fermé tel que le stipule la loi. » a écrit la haute cour de justice de Francfort dans un jugement après la première action. Elle n’a jamais tranché.(1)
La créativité est une arme !
Écureuille
(1) Voir aussi dans mon livre, « Descendez de là ! » parut en allemand : „Kommen Sie da runter!“, Chapitre „normes et lois “ (Cécile Lecomte, édition Graswurzelrevolution 2014, Allemagne)