La semaine est chargée pour les opposants à l’enfouissement des déchets nucléaires dans la région de Bure.
Ce lundi, l’Agence Nationale de gestion der déchets radioactifs (ANDRA) a, comme une semaine auparavant, essayé de passer en force dans le bois Lejuc occupé depuis plusieurs mois par les opposants au projet d’enfouissement des déchets nucléaires appelé Cigéo.
Les travailleurs de l’ANDRA ont tenté sous la houlette d’Emmanuel Hance (l’homme à tout faire de l’ANDRA pour ce qui est de l’accaparement des terres par l’agence en vue de réaliser Cigéo) de forcer le passage. Monsieur Hance est même allé jusqu’à verser de l’essence sur des activistes défendant une barricade à l’entrée du bois. L’ANDRA voulait accéder au bois avec ses engins de chantier sous prétexte de remise en Etat du bois conformément à la décision du tribunal du 1er Août dernier. Sauf que les engins de chantiers n’étaient aux apparences pas là pour ladite remise en état, mais pour préparer une reprise prochaine des travaux. Les engins transportaient par exemple de quoi faire de nouveaux chemins pour faciliter les futurs travaux. L’agence repartie bredouille au bout de quelques heures. (voir le communiqué des opposant-e-s à Cigéo)
Les photos sont de vmc, prises en forêt et lors de « simples » contôles routiers à ses abords le 30 janvier 2017, oui oui, la routine à Bure…
Il faut dire que tous ne se passe pas comme les maîtres de Cigéo voudraient à Bure. Ce lundi 30 janvier, le combat juridique qui oppose les Anti-Cigéo à l’ANDRA autour du Bois Lejuc, a connu une nouvelle péripétie avec les conclusions du rapporteur public qui condamnent explicitement les conditions d’acquisition du Bois Lejuc par l’ANDRA.
A la suite d’un échange de leur bois communal en conseil municipal, organisé à 6h du matin à l’insu d’une partie des habitant-es, à l’été 2015, certains d’entre eux avaient décidé d’introduire un recours contre la mairie de Mandres-en-Barrois.
Dans ses conclusions, pour l’audience du 31 janvier, le rapporteur public condamne les conditions d’échange du bois, et plus précisément le vote à bulletin secret du conseil municipal. Il préconise l’organisation d’un nouvel échange en conseil municipal dans un délai de 4 mois.
Dans la très grande majorité des cas, le tribunal administratif suit les préconisations du rapporteur, mais on a vu récemment à Notre-Dame-des-Landes qu’en politique l’exception défie souvent la règle. Et si le projet d’aéroport est un enjeu on ne peut plus politique, on ne peut pas en dire moins pour Bure qui concentre l’avenir d’une filière nucléaire en faillite et qui cherche désespérément une voie de garage pour ses déchets radioactifs devenus trop encombrants.
Le tribunal de Nancy rendra sa décision le 28 février prochain.(voir aussi l’article sur vmc à ce sujet avec une copie du rapport)
Ce jeudi 2 février au lieu une autre audience : Pour pouvoir implanter Cigéo, l’ANDRA a, sciemment et au mépris de la sûreté, occulté le potentiel d’une importante ressource géothermique sous le village de Bure. En 2012, six associations ont assigné l’ANDRA en responsabilité pour faute pour dénoncer ce mensonge. Alors que le Tribunal de grande instance de Nanterre a refusé d’examiner le fond de l’affaire, une nouvelle audience aura lieu le 2 février à 9h à la Cour d’appel de Versailles. (voir aussi le communiqué de sortir du nucléaire)