Oser la vie en roulotte…

Ouf… la dernière tempête n’a pas tout emporté. Juste notre Yourte légère ou nous faisons nos réunion s’est envolée.. ainsi que le trampoline d’un de mes voisins… Je vous dis…. l’éolien a une force impressionnante! Des vents jusqu’à 100 kmh on n’a pas cela tous les jours. Ma roulotte à un peu tangué, mais le bois c’est souple! Et la construction massive.

Alors la tempête, eh bien la météo nous l’a envoyée pour souffler les un ans de notre association Leben(s)Wagen. En allemand, un jeu de mot avec « das Leben wagen » (oser la vie) et « Wagenleben » (la vie en roulotte). En effet… il y a un an nous avons fondé cette association à Lüneburg. J’habite dans une roulotte depuis trois ans – et ne m’en lasse pas. Je parle de la vie sédentaire en roulotte ou autre habitat sans fondations.

Ouf… la dernière tempête n’a pas tout emporté. Juste notre Yourte légère ou nous faisons nos réunion s’est envolée.. ainsi que le trampoline d’un de mes voisins… Je vous dis…. l’éolien a une force impressionnante! Des vents jusqu’à 100 kmh on n’a pas cela tous les jours. Ma roulotte à un peu tangué, mais le bois c’est souple! Et la construction massive.

Alors la tempête, eh bien la météo nous l’a envoyée pour souffler les un ans de notre association Leben(s)Wagen. En allemand, un jeu de mot avec « das Leben wagen » (oser la vie) et « Wagenleben » (la vie en roulotte). En effet… il y a un an nous avons fondé cette association à Lüneburg. J’habite dans une roulotte depuis trois ans – et ne m’en lasse pas. Je parle de la vie sédentaire en roulotte ou autre habitat sans fondations.

Ce mode de vie alternatif est assez développé en Allemagne, il n’est cependant pas souvent accepté, en général on a de la chance quand on est toléré… Jusqu’à l’automne dernier, j’habitais sur une petite place avec 3 roulottes du côté de l’université de Lüneburg, nous payions un loyer à l’association de gestions de logements étudiants propriétaire du terrain pour le stationnement de nos roulotte et l’accès à l’eau – jusqu’au jour ou les responsables nous on gentiment prié de partir, expliquant vouloir construire un bâtiment sur nos emplacements.

Dans un autre quartier de la ville, une vingtaine de personnes ont elles aussi été priées de faire place à un nouveau lotissement.

Partir, mais pour aller où? Un déménagement, quand on emmène sa maison, c’est pas simple, même si celle-ci a des roues!!! Nous avons dans un premier temps essayé de discuter avec le propriétaire du terrain. Nous n’avons cependant obtenu qu’un sursis, de quelques mois. Alors nous est venue l’idée de joindre nos forces entre défenseurs de cette forme de vie alternative et de créer une association pour s’adresser aux autorités locales. Notre but était de faire comprendre aux responsables politiques et aux habitantEs de la ville, que nous ne sommes pas là pour boucher des trous sur une friche de chantier, que notre mode de vie alternatif appartient au paysage urbain, doit trouver sa place dans une ville. Nous ne vivons pas en roulotte par nécessité, mais par choix. Un choix de vie simple, écologique, alternative, autogérée, communautaire et solidaire. Nous recherchions une solution durable.

De cette quête est née l’association Leben(s)Wagen, qui a pour but de soutenir des projets de vie alternatifs tels les Wagenplatz, c.a.d. les places pour la vie en roulotte. Six mois de discussions avec la ville ont suivi la fondation de notre association. Je faisais partie de la délégation de notre association pour les négociations…

Mon expérience de  la politique a je pense été und facteur décisif… pour que nous soyons pris au sérieux. Car à Lüneburg, je ne suis pas une inconnue dans le paysage politique. Même si je n’ai aucun lien avec le moindre parti politique… Occupations d’arbres contre un projet routier en 2007 au cœur de la ville, perturbation de parades publiques de l’armée (ben oui, je fais du slalom avec mon monocycle et prends les soldats qui font leur cérémonie sur la place du marché pour des piquets…) – sachant que le maire SPD (social démocrate) qui règne sur la ville depuis quelques mandats électoraux est un ancien soldat de carrière… Mais comme tout politicien il sait faire des compromis… dans l’affaire chacun avait ses intérêts… Nous recherchions une solution durable pour notre projet de vie alternative et avons soumis à la ville une étude qui fait l’état de la situation « places pour la vie sédentaire en roulotte » dans différentes villes allemandes et arrive à la conclusion que les lois actuelles permettent de légaliser ce mode de vie… qu’il s’agit de volonté politique et que les villes qui ont choisi la tolérance et l’ouverture à ce mode de vie y gagne: diversité de la population, créativité, paix sociale… L’argument a convaincu… interdire les roulottes ne solutionnerait pas le problème (ben oui, on avait des projets squat de roulottes en centre ville en réserve, pour le cas ou la ville n’accepterait pas de négocier avec nous). Et puis quelque part, ca sert d’argument écolo pour l’image de la ville…

Les négociations n’en ont pour autant pas été simples, elles se sont étalées sur plus de six mois. Dans une ville qui privatise même l’éclairage public… il ne restait pas beaucoup de choix en matière de terrain…

Nous avons fini par nous mettre d’accord sur une surface agricole à la périphérie nord de la ville en direction de Vögelsen, en haut de la colline (bon, ici c’est pas montagneux, je vous rassure… par contre y a du vent…). Lüneburg étant une petite ville, nous ne sommes pas loin du centre ville! 5 minutes à vélo, un quart d’heure de la gare ( à pied je ne sais pas, avec ma polyarthrite je ne peux pas marcher plus de 10 minutes …. j’ai donc pas testé!)

Avant de signer le contrat, il nous a fallu rassembler 50 000 euros. Rien que cela! C’est le prix à payer quand on recherche une solution sur le long terme et s’adresse aux autorités…. Car la condition était que nous nous pliions aux lois sur la construction (Baurecht)… Donc que nous payions les frais de raccordement au réseau (eau, évacuation des eaux, etc.). En Allemagne c’est très cher, surtout lorsque le nouveau terrain se trouve en périphérie de ville.
Nous avons lancé en septembre 2010 un appel à solidarité et fait des emprunts au près de personnes qui nous soutiennent. Emprunts que nous remboursons petit à petit sur plusieurs années, avec une partie de nos loyers. 

En octobre 2010, nous sommes arrivés sur le nouveau terrain avec les premières roulottes. Ce n’est pas si simple que l’on croit, de déménager sa maison! Nos roulottes ne sont pour la plupart pas faites pour être bougées régulièrement. Elles sont grosses et il faut des autorisations spéciales pour les tirer sur la route avec un tracteur. Ma roulotte a un étage qu’il a fallu plier avec un système de poulies et échafaudage pour le transport….

Depuis octobre, nous avons beaucoup travaillé à l’aménagement de notre nouvel espace de vie. Une vingtaines de roulottes sont maintenant là.

Deux roulottes font office de sanitaires (nous avons même le luxe d’une machine à laver), une roulotte héberge les ustensiles de cuisine pour la VolXküche. La VolXküche c’est tous les lundi, une équipe fait à manger en grande quantité et les gens, qu’ils habitent ou non sur la place, peuvent s’inviter à ce repas convivial en échange d’un don – pour que nous rentrions dans nos frais. Nous avons une grosse toile de tente en forme de yourte qui sert d’abris commun …

Nous construisons des abris pour les vélos, pour le bois. Dans une cabane en bois qui a servi lors d’un camp antinucléaire en novembre dernier et nous a ensuite été offerte, nous voulons faire une zone de gratuité. Chacun peut y déposer ce qu’il veut mettre à disposition de tous et offrir. Dans une armoire nous stockons les surplus de la société de consommation, par exemple les denrées alimentaires que nous récupérons dans les poubelles des magasins… parce que les nouilles…. même si la date de péremption est dépassée…. n’allez pas me dire qu’elles ne sont plus comestibles!!!!

Avec le printemps et les beaux jours, c’est agréable d’avoir un jardin! Nous avons commencé à cultiver des légumes, planter arbres et fleurs. Nous partons de zéro, il n’y avait pas un seul arbre à notre arrivée… ca fait du travail! Des habitants du quartier nous offrent de temps en temps des plantes, ca nous fait très plaisir!

Pour ce qui est projets à moyen terme, nous voulons installer le bureau de notre association dans une grande roulotte (8 mètres de long) et sommes à la recherche de financement pour ce projet. Nous voulons que cet espace soit ouvert à tous, avec bibliothèque, accès internet, coin lecture sur des coussins, coin action directe (peinture et tissus pour banderoles, etc.).

Et puis nous n’avons pas forcément envie que notre chez nous soit entièrement visible depuis la rue, la circulation des voitures c’est pas fascinant… alors dès que nous aurons trouvé de grandes quantités de terre, nous construirons une butte…

Entre temps, je bricole sur ma roulotte. c’est l’avantage de la vie en roulotte, on bricole comme on veut, on peut rajouter, enlever une fenêtre… En ce moment je suis dans la peinture… et puis j’ai l’intention de completer mon installation solaire par une éolienne… A suivre…