Une écureuille australienne – 60m au-dessus du sol

MirandaMiranda Gibson, une jeune écologiste australienne, occupe un arbre de plus de 60 mètres de haut pour protester contre l’abattage des forêts anciennes de Tasmanie par les firmes d’exploitation du bois.

Elle veut rester jusqu’à ce qu’elle aie l’assurance que les forêts de Tasmanie sont protégées de façon durable. Son chez-elle est une plateforme en bois à 60 mètres de haut dans les arbres. De Là, elle raconte sa lutte et son quotidien dans la cime de son arbre. Elle est reliée au monde via une installation de panneaux solaires et un ordinateur portable.

Le surnom de Miranda est „Possum“, l’écureuil australien, comme Miranda m’a fait remarquer en traduisant mon surnom en anglais (Australian squirel). „Possum“ a tout naturellement pris contacte avec „écureuille Cécile“. Il en résulte une amitié qui dépasse les cimes des arbres.

MirandaMiranda Gibson, une jeune écologiste australienne, occupe un arbre de plus de 60 mètres de haut pour protester contre l’abattage des forêts anciennes de Tasmanie par les firmes d’exploitation du bois.

Elle veut rester jusqu’à ce qu’elle aie l’assurance que les forêts de Tasmanie sont protégées de façon durable. Son chez-elle est une plateforme en bois à 60 mètres de haut dans les arbres. De Là, elle raconte sa lutte et son quotidien dans la cime de son arbre. Elle est reliée au monde via une installation de panneaux solaires et un ordinateur portable.

Le surnom de Miranda est „Possum“, l’écureuil australien, comme Miranda m’a fait remarquer en traduisant mon surnom en anglais (Australian squirel). „Possum“ a tout naturellement pris contacte avec „écureuille Cécile“. Il en résulte une amitié qui dépasse les cimes des arbres.

Miranda s’est tout particulièrement intéressé pour les informations que je lui ai données sur les occupations d’abres en Allemagne, même si nous n’avons ici des arbres plus petits et la police expulse souvent les gens par la violence – comme en automne 2012 dans la forêt de Hambach dans la Ruhr qui était occupée contre l’exploitation de mines de charbon à ciel ouvert par la compagnie RWE.

Lorsque les grands incendies du réchauffement climatique étaient en vue de son arbre au mois de janvier 2013, Miranda pouvait à peine fermer l’œil la nuit. Je me suis fait – comme beaucoup de ceux qui suivent ses activités – fais du souci, par ce que je ne recevais plus de nouvelles de sa part.

J’ai été soulagée de recevoir des nouvelles début février 2013. Miranda avait du plus une bonne nouvelle à transmettre. La forêt ancestrale est en passe d’être classé au patrimoine environnemental de l’UNESCO. Miranda espère retrouver bientôt la terre ferme et se demande si elle est encore capable de marcher.

J’ai demandé à Miranda de me raconter son expérience, combat et ce que signifie ce premier pas „Patrimoine mondiale de l’environnement“ pour elle. Je publie ici son article qui à été traduit en français par Olivier Samain. Il existe aussi une traduction en allemand que j’ai faite et publiée dans le journal „Graswurzelrevolution“ de mars 2013. Il s’agit de petits pas très importants… pour de grands rêves!

Ecureuille Eichhörnchen

Miranda

60 mètres au-dessus du sol de la forêt

Mon regard se porte sur la canopée d’une forêt primaire de Tasmanie, en Australie. Je me trouve soixante mètres au-dessus du sol, sur une plate-forme suspendue par des cordes depuis le sommet d’un eucalyptus vieux de 400 ans. Je suis sur cette plate-forme depuis plus d’un an maintenant, défendant cette forêt contre l’abattage industriel.

Le 14 décembre 2011, j’escaladai cet arbre et fit le serment de rester ici jusqu’à ce que la forêt soit protégée, et je n’ai plus posé le pied au sol depuis plus de 400 jours. Chaque jour, j’ai observé depuis mon refuge en hauteur, sans savoir combien de temps j’y passerais, mais en demeurant déterminée. Depuis mon perchoir, je communique avec des personnes du monde entier, faisant passer le message sur la valeur de ces forêts et l’urgence de leur protection. J’ai parlé à l’occasion d’évènements locaux, dans des écoles, lors de conférences, aux quatre coins du monde. Et je tiens à jour un blog sur la vie en haut des arbres à www.observertree.org.

J’ai vu les saisons changer la forêt au cours de la dernière année. Depuis la première chute de neige en hiver jusqu’à la renaissance du printemps et les chauds jours de l’été. Chaque jour que je passe ici est un rappel au monde que ces forêts sont toujours sous la menace et ont besoin de protection.

Deux jours avant mon ascension, les bulldozeurs et les tronçonneuses avaient commencé leur assaut sur les arbres centenaires de cette forêt vierge. Je ne pouvais pas laisser faire et permettre à cette destruction de continuer. C’est ainsi qu’a commencé l’action « observer Tree ». Il ne fallu que quelques jours d’attention dans les médias à propos de ma protestation en haut des arbres pour faire stopper et renvoyer les machines. Il semble que l’industrie forestière ne voulait pas d’un coup de projecteur international sur leur pratiques d’exploitation. Ainsi, j’observe les cacatoès à queue jaune volant à travers la vallée, en sachant que cette forêt aurait disparue aujourd’hui si je n’avais pas pris cette décision. Un magnifique exemple de la puissance que chacun possède pour faire la différence.

In ne s’agit toutefois pas uniquement de cette forêt. Bien que mon action ait temporairement repoussé le déboisement ici, un changement plus profond est nécessaire. Il faut obtenir une protection juridique pour toutes les forêts restantes possédant une haute valeur écologique et une évolution de l’industrie forestière pour mettre fin à la destruction des forêts primaires. C’est pour cette raison que je suis restée dans mon arbre et que j’y resterais jusqu’à ce que ces forêts soient hors de danger.

Vivre dans un tel environnent a représenté de nombreux défis, mais quelles que soient les difficultés rencontrées, il y eût toujours un moment pour me rappeler la beauté singulière de cette forêt et les raisons de ma présence ici. Une chouette m’observant en silence depuis les branches du dessus, un aigle et sa queue en éventail s’envolant dans le ciel, un lever de soleil spectaculaire au delà l’horizon enneigé. Ce sont ces moments uniques qui maintiennent entière ma détermination.

Une évaluation scientifique a depuis démontré la valeur écologique de cette région. Le 31 janvier 2013, le gouvernement Australien a annoncé que les forêts telles que celles de Tasmanie seraient officiellement présentées pour faire partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ceci constitue une avancée majeure après beaucoup d’efforts, pas seulement de ma part dans mes arbres, mais aussi de toutes les personnes dans le monde qui nous ont soutenu et les habitants de Tasmanie qui se battent depuis 30 ans pour protéger ces forêts. Le combat n’est pas finit cependant, et nous devons désormais nous assurer que le gouvernement honorera ses engagements et mette fin au déboisement. Hélas, les tronçonneuses ne se sont pas encore arrêtées et seule la pression internationale nous le permettra.

J’ai la conviction qu’il est possible d’obtenir de réels changements lorsque les personnes se mobilisent ensemble et ceci est l’enseignement que je retire de cette année passée. L’histoire de mon action s’est propagée tout autour du monde, et lorsqu’une année j’eus marqué sur mon arbre, j’étais soutenue par un large mouvement et plus de 300 actions à travers le monde avait eu lieu pour défendre les forêts. De la province de Columbia jusqu’en Allemagne en passant par la Norvège… Le monde entier résonnait de l’appel “nous nous battons avec Miranda”

La destruction à l’échelle industrielle des forêts se poursuivra si le monde ne prend pas conscience de ce qui se passe ici. Si les personnes ne réalisent pas que ces arbres sont abattus juste pour produire du placage de décoration, alors la compagnie malaisienne Ta Ann continuera de vendre impunément son bois avec le label “eco-ply“. Mais depuis ma plate-forme sylvestre, avec l’aide de nombreux activistes, nous avons été en mesure de faire la lumière sur ces produits de placage. Cela a créé une onde de choc à travers le monde, en obligeant l’industrie à porter la responsabilité de ces destructions de l’environnement. C’est la raison pour laquelle je maintiens mon action, parce que je vois l’effet qu’elle produit. Et je sais, alors que le monde entier commence à prendre position, que ce n’est qu’une question de temps avant que je puisse enfin descendre et reposer les pieds sur le sol de cette forêt qui ne serait plus en danger. Une forêt qui serait attentivement protégée pour les générations futures de Tasmanie, au sein de cette région décrétée patrimoine écologique mondial.

Miranda Gibson (Traduction Olivier Samain)