Le 13 octobre dernier ont eu lieu dans plusieurs villes de France des manifestations antinucléaires. A cette occasion, pour exprimer notre solidarité et parce qu’une lutte n’a de sens que si elle est internationales, nous avons fait une action contre l’usine AREVA qui produit des combustibles nucléaires à Lingen dans le nord de l’Allemagne. L’usine de Lingen fourni des centrales dans le monde entier avec du combustible neuf. On ne peut donc pas parler de sortie du nucléaire, malgré ce que prétend le gouvernement allemand…
En de froid matin d’octobre, nous avons pris position sur et au-dessus de la principale et apparemment unique voie d’accès à l’usine vers six heurtes du matin, équipés banderoles, fûts symbolisant des déchets radioactifs, cordes et baudriers…
Nous avons fait l’action en semaine, car il y a plus d’activité que le week-end. Plusieurs camions se sont retrouvés devant nous en l’espace de quelques heures. Depuis mon perchoir dans les arbres, je pouvais apercevoir un camion bleu en provenance de France, qui venait chercher son combustible nucléaire pour une centrale française.
Notre action n’a pas plu à AREVA qui a rapidement appelé la police. Il fallait s’en douter. AREVA a dit à la police que l’usine devrait réduire sa production, si le camion contenant de l’hydrogène ne passait pas dans les prochaines heures. Je ne sais pas si c’était du bluff pour que la police nous déloge rapidement ou une menace réele, dans ce cas il est intéressant d’apprendre que l’usine travaille de la sorte à flux tendu. Je ne sais pas à quoi lui sert l’hydrogène.
Toujours est-il que la police à délogé les six manifestantEs au sol de façon manu-militari. AREVA a fourni l’énorme pince pour déloger l’activiste qui s’était accroché à un élément du décors à l’aide d’un antivol de vélo autour du cou. Les six manifestants ont été forcés à monter à des voitures de polices qui les ont déposés à six endroits différents dans un rayon de 2 kilomètres autour de la ville. Une personne s’est retrouvée sur une aire d’autoroute, une autre à une station service, etc. La police à communiqué à la presse que les personnes avaient été emmenées pour un simple contrôle d’identité. La presse est venue en nombre, nous avon atteint notre but, faire parler de cette usine inconnue du publique, afficher notre critique à la soi-disant sortie du nucléaire à l’allemande.
Il restait après l’évacuation des manifestantEs au sol, trois grimpeur-ses suspendu-e-s à des cordes tendues en travers de la route. C’est l’équipe spéciale de police antiterroriste SEK qui nous a délogés vers midi. AREVA mettant ses engins à disposition pour aider la police. Inutile de dire que la communication avec des hommes masqués est difficile.
Nous avons ensuite passé trois heures au poste de police (la police qui m’appelle déjà par mon nom avant d’avoir vu mes papiers voulait un contrôle d’identité approfondi…), la police a saisi tous notre matériel d’escaladeet même un peu tous ce qui lui passait sous la main, genre duvet ou bien manteau d’hiver. On nous reproche entrave à le circulation et coercition. A suivre, donc.
J’étais fort contente de retrouver le autres en sortant de garde à vue. Des amiEs venuEs en renfort à l’annonce de l’action avaient apporté de succulents gâteaux… C’est un élément très important de la chaine de la résistance!
Je documente le communiqué de presse du 11 octobre 2012 commun de plusieurs initiatives antinucléaires sur l’action
Lutte antinucléaire sans frontières
Une action pour la fermeture immédiate de l’usine nucléaire d’AREVA à Lingen et en solidarité avec le mouvement antinucléaire français est en cours en Allemagne.
Une quinzaine de militantEs de l’association ROBIN WOOD ainsi que des membres d’initiatives antinucléaires venus d’Osnabrück et Münster manifestent depuis environ six heure ce matin devant l’usine de combustible nucléaire AREVA située à Lingen en Allemagne dans la Westphalie du Nord. Deux militantEs ont escaladé des arbres et tendu cordes et banderole en travers de l’entrée principale de l’usine. Une dizaine d’autre occupe la route en-dessous. Les manifestantEs exigent la fermeture immédiate des usines d’uranium de Lingen et Gronau, qui livrent dans le monde entier avec uranium enrichi et combustible nucléaire.
« on fait croire à la population allemande, que la sortie du nucléaire est dans la poche. Il n’en reste pas moins que l’arrêt des deux usines d’uranium allemandes à Gronau et Lingen n’est pas prévu », explique Konrald Wolking, un militant venu d’Osnabrück. « Ces deux usines permettent le fonctionnement de nombreuses centrales nucléaires dans le monde entier, ce qui implique une production importante de déchets nucléaires dont on se sait que faire en raison de leur dangerosité sur les millions d’années .»
L’usine de combustible de Lingen a été mise en service en 1979 et est exploitée par l’entreprise française AREVA NP. Malgré le fait que cette usine livre du combustible dans le monde entier, elle ne fait pas partie de la loi de sortie du nucléaire allemande.
Les manifestantEs voient leur action contre AREVA à Lingen comme un acte de solidarité avec le mouvement antinucléaire français. A l’initiative du Réseau Sortir du Nucléaire sont organisées plusieurs manifestations dans toute la France ce samedi (1)
« La radioactivité ne connait pas de frontières, c’est pourquoi notre engagement contre le nucléaire est international. Peu importe de quel côté de la frontière se trouvent les installations nucléaires. S’il y avait un accident, nous serions tous concernés. » déclare Cécile Lecomte, une militante de l’association ROBIN WOOD française installée en Allemagne.
Les militantEs n’ont pas choisi la date de leur action à Lingen au hasard. C’estune réponse par l’action à la répression contre des antinucléaires français. Trois militantEs antinucléaires étaient cette semaine en procès à Cherbourg parce qu’ils sont tenus responsables d’actions contre un train nucléaire CASTOR à destination de l’Allemagne à l’automne dernier. Pour la première fois, un camp avait été organisé à Valognes, non loin de l’usine de plutonium de La Hague exploitée par AREVA et point de départ du convoi de déchets nucléaires.
Malgré les charges brutales de la police, de nombreuses personnes avaient atteint les rails, le départ du convoi avait pris du retard.
Environ 800 militantEs ontparticipé aux actions. Les trois accuséEs de Cherbourg ont expliqué les raisons de la lutte aux médias, ce qui en fait aux yeux du procureur des meneurs. Le tribunal de Cherbourg les a relaxé mardi en première instance.
1.http://groupes.sortirdunucleaire.org/13octobre2012
2. http://valognesstopcastor.noblogs.org/
plus d’informations en allemand:
* Robin Wood: www.robinwood.de/energie
* Anti-Atom-Gruppe-Osnabrück (AAG-OS): http://www.antiatomgruppe-osnabrueck.de/
* Initiative für den Sofortiegen Atomausstieg Münster (SofA):
http://sofa-ms.de/home.html
Revue de presse (allemande)
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