Une traduction rapide de mon article écrit en allemand dimanche. Mes sources sont indiquées dans l’article en allemand.
UPDATE du 18/12: On ne sait tjs pas ce qu’il est adevenu des 1000 Litres de liquide contenant de l’uranium… Framtome prétend ne pas savoir car le batiement est plein de mousse CO2 qui a permis d’éteindre l’incendie.
Des activistes ont entre temps porté plainte contre FRAMATOME pour pollution radioactive des sols et de l’air et manipulation interdite de produits radioactifs.
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L’usine d’assemblage de combustible nucléaire de Lingen, en Basse-Saxe, alimente des centrales nucléaires dans le monde entier – y compris la nouvelle centrale nucléaire de type EPR en Finlande, Olkiluoto 3 – et dispose d’une autorisation d’exploitation permanente malgré la sortie annoncée du nucléaire.
La centrale fait après un incendie dans le secteur nucléaire et de nombreuses fausses informations sur le déroulé de l’accident du 6 décembre 2018, la une des journaux. Le lundi 17/12 à 16 heures, à l’occasion de la réunion du comité de l’environnement de la ville de Lingen, un rassemblement a lieu devant le nouvel hôtel de ville de Lingen. Jeudi dernier, 120 personnes s’étaient déjà rassemblées là-bas. L’usine de combustible et toutes les autres installations nucléaires doivent être fermées! La seule chose qui soit sûre à propos de l’énergie nucléaire, c’est le risque.
Lors de l’incendie le 6 décembre, tous les pompiers de la région ont été alarmé. L’exploitant de l’installation, Advances Nuclear Fuel – Framatome, n’a pas informé la population pendant des heures. Le journal local a suivi les évènements de l’extérieur sans obtenir d’informations sur ce qui se passait. La chaine de télévision NDR a signalé l’incident avec environ 2 heures de retard.
Le lendemain de l’incendie, l’opérateur et les autorités ont déclaré que le plan anti catastrophe avait très bien fonctionné. Les pompiers ont été alertés à 19h40, le feu a été éteint à 21h12. Il s’agissait selon Framatome simplement d’un incendie mineur, aucune radioactivité n’a fui à l’extérieur du bâtiment. L’accident aurait eu lieu dans le secteur non nucléaire.
Le lendemain on a appris que la production de combustible était interrompue jusqu’à nouvelle ordre. Cela fait douter plus d’une personne sur la non gravité de l’incident. Les éloges des autorités sur le succès du plan anti-catastrophe ont également laissé un arrière-goût très fade, en particulier parmi les habitants, qui n’ont reçu aucune information pendant des heures. Quelque chose ne va pas, pensait-on.
Cela s’est confirmé quelques jours plus tard, le 10/12. On a appris que l’accident s’était produit dans le périmètre nucléaire. L’opérateur a continué à parler d’un petit incendie sur 40 fois 40 centimètres.
Des images du site de l’incendie, qui ont été mises à la disposition des membres du Parlement au sein de la commission de l’environnement du Landtag de Basse-Saxe, provoquent des doutes. Ils montrent une pièce complètement détruite. Selon l’opérateur, la pièce est un laboratoire utilisé pour réduire les quantités déchets contenant de l’uranium. On se demande cependant comment l’explosion de 55 litres d’hydrogène dans un vaporisateur nucléaire a pu se produire. Cette information provient du ministère de l’Environnement. L’opérateur, qui refusait de répondre à la presse après la découverte des premières fausses informations, ne s’est manifesté que le 13/12 par communiqué pour souligner que ce n’était pas une explosion mais une déflagration.
Qu’il s’agisse d’une explosion ou d’une déflagration: cette version pose des questions, puisque dans les 3 Jours qui ont précédé l’accident, aucune substance n’aurait été traitée dans le laboratoire.
En outre, il est incroyable de prétendre avec certitude qu’il n’y a pas eu de contamination de l’environnement, que l’uranium avait été récupéré. Où sont les passés 1 000 litres d’eau contenant de l’uranium qui se sont échappés lors de l’accident? Ils n’ont sûrement pas disparu dans la nature! Que veut dire « récupéré »?
Va t-on apprendre d’ici quelques semaines, qu’il y a eu contamination radioactive ? Comme il y a quelques semaines à l’usine Orano de Narbonne Malvési?
AREVA est devenu Framatome il y a quelques mois. Probablement parce que le nom AREVA est lié à de nombreux scandales de contamination. Mais le fait que AREVA s’appelle maintenant Framatome et Orano ne change rien aux dangers ! Et le mensonge semble être de règle ! Du Yellow Cake en provenance de Namibie et d’Australie est livré à la raffinerie d’uranium Orano à Narbonne Malvési via le port de Hambourg. L’été dernier, deux fûts nucléaires ont fuit.dans cette usine. Au début, on a dit, comme à Lingen, que la radioactivité n’était pas parvenue à l’extérieur. Quelques mois plus tard, le 22 novembre 2018, une nouvelle information: il n’a pas été mesuré de radioactivité à l’extérieur, car le système de mesure était mal calibré et ne pouvait donc rien mesurer ! Personne ne sait si et combien de radioactivité a été rejetée à l’extérieur. On s’interroge ensuite sur les nombreux cas de cancer qui sévissent chez les travailleurs de l’usine…
L’incendie dans la zone nucléaire de l’usine de Lingen n’est que la partie visible de l’iceberg. Depuis sa mise en service, il y a eu environ 150 événements à signaler. Rien qu’en novembre 2018, il y a eu deux incidents à signaler. Un accident grave peut survenir à tout moment. Et l’incendie actuel montre que l’opérateur et les autorités ne sont pas fiables en cas de crise. La radioactivité ne se sent pas. La radioactivité est invisible. La contamination est insidieuse, ses effets sur les humains et les animaux ne sont détectables qu’avec un certain retard. Facile pour les lobbyistes du nucléaire, de mentir.
La sortie du nucléaire c’est à nous de la faire nous même par l’action
Dans l’usine de Lingen, l’uranium enrichi est utilisé pour produire des barres de combustibles utilisés dans les réacteurs nucléaires du monde entier. 90% de la production est exportée. Malgré la sortie du nucléaire décidée par le gouvernement fédéral allemand, l’usine de Lingen dispose d’un permis d’exploitation illimité, tout comme l’usine d’enrichissement d’uranium de Gronau. Légalement, il est selon une étude possible de fermer ces usines sans que les exploitants puissent s’y opposer. Mais la volonté politique fait défaut.
As nous de faire la sortie du nucléaire pas nous même. Par des actions créatives pour lutter contre les usines d’uranium de Lingen et de Gronau, par des blocages de transports nucléaires. Sans transport nucléaire, pas de fonctionnement des usines d’uranium!