Après une première action la semaine passée à Paris sur la grande Arche de la Défense à Paris, des activistes du groupe informel d’action franco-allemand « Degrowth climbers » ont mené une action sur la marché de noël à Hambourg ce samedi 12 décembre pour attirer l’attention sur la contestation contre le sommet sur le climat et l’instauration de l’arbitraire par Lex « état d’urgence » suite aux attentats. En Allemagne, peu de personnes ont conscience de la portée et des conséquences des mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence et du fait que celles-ci sont utilisées pour museler la contestation.
Quant à la conférence sur le climat… le résultat est celui auquel il fallait s’attendre! Un vague texte plein de bonnes intentions sans contrainte et sans sujets fâcheux. Du Greenwashing politique. Les transports aériens, les énergies fossiles tout cela avait déjà disparu du texte il y a quelques jours. Que reste t-il. Eh bien pas grand chose. C’est bien la raison pour laquelle la contestation est importante.
Voici le récit du groupe d’action, l’action a eu lieu dans la cadre des Climate Games, les photos sont de F. Vath.
Ce samedi, dans le centre de Hambourg, une action a provoqué emportement et désarroi. A proximité du marché de noël, des personnes portaient des pancartes avec les slogans «je suis terroriste» ; «Je ne suis pas une manifestation» ; «personne n’a l’intention de critiquer le sommet sur le climat». Les slogans étaient écrits en allemand et en français. «Pour de tels slogans, on devrait vous mettre en prison » a commenté une passante l’action qui faisait allusion aux interdictions de manifester contre le sommet sur le climat à Paris.
Suite aux attentats du 13 novembre, les manifestations contre le sommet sur le climat ont été interdites et la France a annoncé ne plus respecter la convention Européenne des Droits de l’Homme. Au nom de l’état d’urgence les droits fondamentaux sont bafoués – la grande messe de la consommation, telle celle des marchés de noël, elle, n’est pas concernée par les interdictions. Les activistes ont expliqué leur critique et leur action aux passant-e-s interloqué-e-s par des tracts distribués aux passants et une banderole accrochée dans un arbre.
« Nous exprimons notre solidarité avec les nombreuses personnes qui manifestent en France malgré les interdictions et risquent ainsi de se faire arrêter pour avoir exprimé leurs idées. Mais nous devons constater, que nous ne sommes pas libres non plus ici. La police a sous prétexte qu’il serait interdit de manifester près de la mairie, dissout notre groupe et saisi du matériel d’escalade à la descente des grimpeurs activistes. La police a annoncé des poursuites en justice contre les militant-e-s. « Ici aussi, la messe de la consommation de noël n’a pas le droit d’être dérangée une action critique. » explique Hanna, une activiste du groupe d’action.
Irène complète : « Oui, les attentats sont quelque chose de terrible. Non, il n’est pas possible d’excuser cela. Cependant nous nous posons des questions : Lorsque des gens meurent dans des attentats à Sucuk, Ankara ou Beyrouth, c’est tout juste si on en parle. Lorsque des Européens sont attaqués en France, on s’empresse de jouer les va-t-en-guerre. La gestion des attentats est pleine d’hypocrisie. »
L’importance des restrictions de liberté et la vitesse à la quelle celles-ci ont été instaurées donne à réfléchir. Les manifestations peuvent être interdites, des personnes peuvent être assignées à résidence et des logement et locaux perquisitionnés – le tout par simple référence à l’état d’urgence. Les autorités françaises font plein usage de ces interdictions, en particulier contre les personnes de confession musulmane, les réfugiés ou encore les militant-e-s qui protestent contre le sommet sur le climat. Ces dernières semaines, des milliers de perquisitions, nocturnes pour la plupart, ont eu lieu. Plus de 300 personnes ont été assignées à résidence. Avec pour simple justification : l’état d’urgence.Les personnes qui refusent de respecter les assignations à résidence ou les interdictions de manifester se font arrêter.
On peut même se faire arrêter pour le port d’une affiche « je ne suis pas une manifestation » dans le métro. L’état d’urgence n’aime pas l’ironie. C’est la raison pour laquelle les militant-e-s qui ont protesté contre la COP et la répression ce jour à Hambourg, avaient choisi de telles pancartes.Le gouvernement français avait bien avant les attentats l’intention de museler la contestation pour un sommet sur le climat tranquille. Ils voulaient se faire passer pour les sauveteurs du climat sans changer leurs habitudes trop se fatiguer à se défendre face aux critiques. Les entreprises sont avec leurs campagnes de Greenwashing aussi de la partie pour parfaire le spectacle.
Les réductions de gaz à effet de serres ne sont pas possible dans un système qui continue de miser sur la croissance et un système de marché sensé tout (de)régler. Le vrai problème, c’est le système basé sur l’argent et le pouvoir. Mais bien sur, on évite ces discussions – aussi bien à la COP que dans la rue. On le voit bien, lorsque l’on constate que les marchés de noël sont une liberté a laquelle le peuple ne doit pas renonce. Les manifestations par contre… ben non c’est pas nécessaire au maintien du système, au contraire !